Dans le paysage des télécommunications, la fibre optique demeure un défi complexe. Malgré les promesses technologiques, les armoires connectées peinent à convaincre les opérateurs. Il y a quelques années, les fabricants affichaient beaucoup d’optimisme avec des solutions innovantes pour protéger ces installations des actes de vandalisme et optimiser les interventions. Cependant, aujourd’hui, de nombreux obstacles persistent, notamment les débranchements sauvages et les dégradations qui minent la qualité du service. Dans ce contexte tendu, Orange, l’un des principaux acteurs du marché, revoit sa stratégie pour sécuriser plus efficacement le réseau, face à la reluctance du marché à adopter les innovations technologiques prévues initialement.
Dans le processus d’évolution technologique des réseaux de fibre optique, les armoires de rue jouent un rôle crucial en tant que points de mutualisation. Cependant, des problèmes récurrents tels que le vandalisme, les déconnexions sauvages et les raccordements bâclés ont poussé les opérateurs comme Orange à réévaluer leurs stratégies. Cet article explore ces défis, l’échec des initiatives comme les armoires connectées et la manière dont Orange réajuste ses efforts pour garantir une installation plus fiable.
Des armoires connectées : une technologie prometteuse, mais inadaptée
Il y a quelques années, des solutions innovantes comme les serrures connectées furent proposées pour sécuriser les armoires de rue et faciliter le suivi des interventions. Des entreprises telles que Grolleau ont développé des systèmes faciles à installer, espérant que cette technologie préviendrait les actes de vandalisme tout en responsabilisant les professionnels sur le terrain.
Malheureusement, les opérateurs ont hésité à adopter massivement cette technologie. Face à un coût relativement élevé et à l’absence de consensus sur l’efficacité des serrures connectées, des géants comme Orange ont choisi de ne pas s’engager dans cette direction, préférant explorer d’autres options de sécurisation et de gestion des interventions.
La réalité complexe du raccordement sur le terrain
Le modèle de sous-traitance actuel, connu sous le nom de STOC (Sous Traitance Opérateur Commercial), implique que l’opérateur d’infrastructure sous-traite le raccordement des clients finaux à des opérateurs commerciaux. Cette organisation est souvent critiquée pour les pressions exercées sur les techniciens, souvent mal rémunérés et poussés à accélérer les raccordements au détriment de la qualité.
Les techniciens, parfois mis sous pression pour activer de nouveaux raccordements, sont confrontés à une situation où ils doivent parfois débrancher des clients existants pour satisfaire de nouveaux abonnements, avec le risque de devoir revenir pour des réparations. Ces dérives sont bien connues, mais restent un problème persistant sur le terrain.
Orange et le besoin de sécurisation des infrastructures
Conscient des défis posés par la sécurisation des infrastructures, Orange a pris des mesures pour répondre aux préoccupations croissantes concernant la détérioration des armoires à fibre optique. En collaboration avec les collectivités locales, comme à Saint-Ouen, la société a signé des conventions pour renforcer la sécurisation et le contrôle des accès aux points de raccordement.
Ces efforts visent à réduire les actes de vandalisme et à améliorer la fiabilité des services offerts aux utilisateurs finaux. En choisissant des solutions plus conventionnelles mais éprouvées, Orange souhaite pallier les défauts du système de sous-traitance actuel et renforcer la sécurité de ses équipements stratégiques.
Les nouvelles orientations stratégiques d’Orange
Compte tenu des défis rencontrés avec l’ancienne approche sur les armoires connectées, Orange réajuste sa stratégie pour atteindre ses objectifs ambitieux en matière de couverture en fibre optique. En s’engageant à raccorder plus de 98,5 % des logements en zones intermédiaires d’ici à fin 2025, Orange doit concilier l’extension rapide de la couverture avec la qualité de service.
Pour ce faire, l’entreprise travaille étroitement avec le gouvernement et d’autres acteurs du secteur pour concevoir et mettre en œuvre des solutions plus soutenables et à long terme qui garantissent la satisfaction des abonnés tout en respectant les normes de qualité exigées par le marché.